La question du bon choix de la terminologie et des tournures idiomatiques appropriées pose toujours problème en traduction. Cela reste vrai même au sein d’une seule langue dès qu’on change le pays de destination. À titre d’exemple, de nombreuses variations existent entre l’anglais britannique et américain, l’espagnol de l’Espagne et celui de l’Amérique latine. Du coup, nous vous invitons à découvrir les éléments linguistiques et culturels qui constituent la différence entre le français de la France et celui du Canada. Parlée par 300 millions de locuteurs dans le monde, cette langue pose de véritables contraintes au traducteur selon le public francophone auquel il s’adresse. Pour cela, il doit être assez vigilant pour ne pas tomber dans le piège des contresens et des maladresses. Faisons le point sur le sujet.

Les principaux faits historiques

La présence de la francophonie au Canada est le résultat de l’installation des colons français entre le XVIIe et le XVIIIe siècle. Venant de toutes les régions de la France, ces derniers parlaient des dialectes différents qui finissaient par se mélanger. Par conséquent, la langue pratiquée commence à s’écarter du français standard. Par la suite, le régime britannique s’installe dans le pays vers les années 1756. Du coup, les Canadiens utilisaient fréquemment les anglicismes dans leurs affaires et échanges commerciaux. Aussi, la culture américaine s’est infiltrée rapidement dans leur vie quotidienne et dans tous les domaines. C’est justement la Charte de 1977 (ou la loi 101) qui impose le français en tant que langue officielle du Québec. De plus, elle exige l’élimination de tous les mots empruntés à l’anglais des documents formels, panneaux, affiches, etc.   

Pour conclure, le français devient un moyen de résistance contre l’envahissement des Anglais et une reprise d’identité pour les Québécois. Cependant, ces différentes phases historiques marquées par le passage de plusieurs nations ont leurs conséquences sur la langue. Les linguistes trouvent que « les Canadiens parlent une variante du français et non pas la version originale ».

La divergence du vocabulaire

Lorsque vous souhaitez traduire votre texte depuis une langue étrangère vers le français, vous devez d’abord identifier le lecteur final. Si vous vous adressez à un Canadien francophone, sachez que vous devez prendre en compte les différentes particularités linguistiques. Par exemple, pour des raisons historiques et politiques, le français canadien résiste moins à l’anglicisme dans plusieurs expressions du quotidien. Ceci est le cas de « Parler à travers son chapeau » qui n’est que la traduction mot-à-mot de la tournure anglaise « To talk through one’s hat ». Bien sûr, un locuteur français utilise plutôt « Parler à tort et à travers ». De même, pour parler d’une grossesse, un Canadien dit « Avoir un pain au four » qui est la traduction littérale de la version anglaise « To have a bun in the oven ». Un Parisien emploie l’expression « Avoir un polichinelle dans le tiroir ».

En revanche, les Québécois font attention à ne pas intégrer des mots empruntés à l’anglais même s’ils sont fréquents en France. Pour cela, ils évitent de dire « e-mail, shopping, et week-end ». Ils parlent respectivement de « courriel, magasinage, fin de semaine ». De même, le « podcast » devient de la « balado-diffusion » et le « chewing-gum » de la « gomme à mâcher ».

Attention aux faux-amis et aux maladresses

Locuteur natif de la langue française, vous pouvez pourtant commettre des bêtises en traduisant pour un lecteur canadien. Tout simplement, par ce que vous pouvez employer des termes qui ont un sens tout à fait différent ou qui peuvent paraître grossiers ou vulgaires. Par exemple, le petit-déjeuner signifie le déjeuner au Canada et la liqueur ne contient pas d’alcool, car elle désigne la boisson gazeuse. Si à Paris, vous arrêtez votre voiture à un panneau qui signale « Stop », au Québec, vous arrêtez plutôt votre « char » à un panneau rouge « Arrêt ». Voilà pourquoi vous devez faire attention au choix des mots.

En effet, un terme courant comme « gosse » (un petit enfant en France) ne doit pas être employé à Montréal, sinon, vous passez pour un impoli ! Si vous utilisez l’adjectif « épaisse » pour parler d’une personne en surpoids, cela signifie au Canada « stupide ou bête ». Ne dites pas « vidange » si cela concerne une voiture, car ce mot désigne « les poubelles ». D’ailleurs, pourriez-vous imaginer qu’au Québec « une blonde » est « une copine » et pas une femme aux cheveux blonds. Voilà donc des faux-amis qui peuvent entraîner des contresens très embarrassants.

Des différences sur le plan culturel

Savez-vous qu’à l’écrit, les Canadiens utilisent moins le vouvoiement et passent automatiquement à la forme « tu » ? De même, ils préfèrent l’impersonnel « on » à la deuxième personne du pluriel « nous ». D’ailleurs, ils optent souvent pour les phrases courtes et directes tout comme les anglophones. Restons dans le contexte des étiquettes, c’est important pour un Français de dire « bonjour » avant de parler à son interlocuteur ou lui poser une question. Un Québécois utilise « bon matin » pour débuter son dialogue et « bonjour » pour terminer. Cela signifie qu’il l’emploie à la place d’« au revoir ». Au Canada, on déjeune le matin, dîne à midi et soupe le soir. En outre, les enfants canadiens boivent des liqueurs (vins à fort alcool), car c’est simplement un soda sucré.

En dernier lieu, c’est le temps de mettre un point d’honneur sur une erreur fréquente en traduisant en français canadien. Les gens ne « s’embrassent pas » lorsqu’ils se rencontrent dans un contexte personnel, ils « se serrent la main ».

Laissez nos locuteurs natifs jouer le jeu !

Comme susmentionné, les différences linguistiques et culturelles entre la France et le Canada sont loin d’être négligeables. Même s’il s’agit dans les deux cas d’un lecteur francophone, chacun utilise un vocabulaire distinct avec parfois des faux-amis et des contresens. Du coup, un bon traducteur doit prendre ces éléments en compte afin de réaliser un rendu adapté au public ciblé. De cette manière, il évitera les maladresses que pourrait commettre une personne qui ignore les affinités de chaque langue.

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