Une traduction qui s’appuie uniquement sur la recherche des équivalences est un travail limité. Dans ce cas-là, le lecteur peut comprendre la signification de chaque mot, mais jamais le message dans son intégralité. Donc, pour éviter une telle erreur, le processus de traduction doit être plutôt orienté vers le lecteur final. Des adaptations culturelles et parfois juridiques doivent être mises en place pour garantir une compréhension plus facile du document traduit. Voilà donc un autre défi qui s’ajoute à la mission de l’expert linguiste, faisons le point sur le sujet.

Définir le lecteur final de la traduction

Une agence de traduction professionnelle doit, dès la réception de la demande, déterminer le lecteur final. Ainsi, le traducteur prendra en considération les différences socioculturelles entre le public du texte source et le nouveau public. Par conséquent, il évite d’employer des expressions inappropriées et des notions inconnues ou mal comprises par ce dernier. Pour cela, il doit réaliser sa mission tout en ayant à l’esprit les exigences et les préférences du destinataire. Par la suite, il va formuler ses phrases et trier son vocabulaire en conséquence.

Dans un CV par exemple, un expert linguiste adapte la structure, la longueur et la mise en page du document selon les exigences du futur recruteur. Ici, les critères sont nettement différents entre un curriculum vitae destiné pour un pays francophone et sa version en anglais.

Choisir la terminologie appropriée

Par définition, une adaptation s’impose lorsque le sens de la traduction littérale ne convient pas à l’interlocuteur final ou qu’il risque de ne pas comprendre. C’est-à-dire quand le résultat ne s’adapte pas avec les goûts, mode de vie, traditions, coutumes et croyances pratiquées dans le pays de destination. Trouver les bonnes équivalences n’est pas toujours suffisant, cela doit être également approprié à la situation et au contexte traités.

Nos exemples concrets

Prenons la phrase suivante : « Dès leur apparition, les titres sont vendus comme de petits pains. » La traduction littérale en langue vietnamienne est comme suit : « Ngay khi phát hành, các trái phiếu đã bán chạy như bánh mì nhỏ. » Même si elle ne contient aucune faute de grammaire ou de style, cette comparaison ne s’adapte pas aux habitudes de consommation au Vietnam. Pour cette raison, le traducteur doit opter pour cette version plus adaptée : « Ngay khi phát hành, các trái phiếu đã bán chạy như tôm tươi. » Cela signifie « Dès leur apparition, les titres se sont vendus comme des crevettes fraîches. »

En outre, dans une traduction commerciale, un professionnel ne peut pas transmettre le message comme il a été dit par l’entreprise pour le public de son pays. Il doit plutôt l’adapter d’une manière à pouvoir attirer l’attention et toucher les nouveaux clients visés. Cela va dépendre de leurs habitudes d’achat, classes sociales et goûts. Par exemple, pour vendre des produits haut de gamme qui sont onéreux, un langage formel et sérieux est à employer. Cela sert à mieux rassurer les consommateurs aisés et à les convaincre plus facilement. Par contre, en ciblant des clients plutôt jeunes qui préfèrent les produits moins chers, il faut utiliser un vocabulaire simple et branché. En général, les jeunes veulent parler à un vendeur comme avec un ami ! Ainsi, l’offre trouve son écho de la manière la plus optimale selon les préférences de chaque catégorie de clientèle.

L’importance de l’adaptation culturelle

La traduction occupe une place de plus en plus importante dans les échanges entre les acteurs de tous les domaines. Cela pourrait être dans le secteur commercial, scientifique, technique, juridique ou touristique. Du coup, un professionnel joue un rôle primordial dans la transmission d’un contenu dans une combinaison linguistique visée. D’ailleurs, nous avons expliqué jusqu’ici que ce travail ne consiste pas à remplacer un mot par son équivalent dans la langue cible. L’essentiel est que la terminologie employée soit spécifique au sujet traité, cohérente et surtout facile à comprendre par son lecteur final. Dans ce sens, vous pouvez saisir l’importance que revêt l’adaptation culturelle dans la qualité de tout projet de traduction.

Savez-vous que pour rendre le contenu plus accessible au lecteur, il faut parfois ajouter des explications supplémentaires ? Imaginez qu’une agence de voyages souhaite traduire des campagnes publicitaires pour des offres promotionnelles. À cet égard, le traducteur doit respecter les connaissances culturelles des interlocuteurs ciblés. Par exemple, ça sera plus facile de convaincre des voyageurs français par un voyage en Espagne plutôt qu’en Bolivie. Pour le deuxième cas, cela requiert un véritable travail de vulgarisation à cause de la différence énorme entre ces deux cultures. Pour cela, le linguiste va ajouter des explications après les noms complexes ou mal connus de certaines places ou monuments pour simplifier la compréhension. Donc, même s’il va employer un contenu plus long, ceci est finalement plus clair. Voilà pourquoi les spécialistes parlent parfois d’un véritable travail de réécriture.

Le respect impératif du système de droit ciblé

En traduisant des textes à caractère officiel, un expert linguiste doit faire face à plusieurs défis. D’abord, l’emploi d’un vocabulaire précis et spécialisé dans la branche de droit en question. Ensuite, le choix des équivalences adéquates par rapport à la législation en vigueur dans le pays destinataire. Pour cela, une étude comparative entre les deux systèmes juridiques doit être menée. Autrement, la version traduite ne sera ni authentique ni valide auprès de l’autorité étrangère qui l’avait demandé.

Donc, le processus d’adaptation doit rapprocher les lois et normes évoquées dans le texte de départ et la législation d’arrivée. Par exemple, des mots comme « Conseil d’État », « Cour de cassation » ou « intime conviction » n’ont pas d’équivalents dans le système de droit anglais. C’est pourquoi le linguiste doit impérativement posséder une solide connaissance du jargon juridique pour faire le bon choix terminologique. En bref, la traduction professionnelle et l’adaptation deviennent ainsi les deux facettes d’une même médaille.

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